Paysages spirituels arctiques – Svalbard 2004
La richesse et la générosité de la lumière de l’été arctique, la solitude dans les montagnes et les plaines, l’instant de douceur d’une nature autrement dure et immense m’ont fait vivre intensément la rencontre avec les Svalbard. Peindre est pour moi entrevoir la correspondance entre l’émerveillement face à la beauté de la nature et celle de mon âme, encore plus secrète. C’est à la fois prendre contact avec le monde autour de moi et rentrer en moi-même, extroversion et introversion dans des gestes vécus avant d’être pensés ; la joie d’une rencontre simple et intense où la tristesse a également sa place.
Le papier japonais Bunko-shi sur lequel les œuvres sont peintes a été fait à la main il y a quelques décennies au Japon. L’Orient est présent dans mon activité artistique sur plusieurs plans.
Dans le papier, qui est accepté dans son caractère irrégulier et dans ses défauts, où se retrouvent finement imprimés les gestes de l’artisan japonais qui l’a produit et la marque du temps, qui ne sont pas pour moi des défauts mais l’expression de son caractère et de son histoire.
D’autre part, dans la recherche de la simplicité, dans utilisation de la couleur le plus souvent presque monochromatique, qui veut porter le regard sur l’instant de poésie, sur la qualité de la lumière et le sentiment ressenti.
Dans l’exposition Svalbard 2004, je propose en outre une confrontation avec quelques oeuvres peintes pendant l’hiver dans mon Tessin natal, car la douceur de la lumière hivernale du Sud des Alpes établit un dialogue surprenant et harmonieux avec la richesse de la lumière estivale arctique.